Le ministre de la Transition Ecologique, Nicolas Hulot était en visite dans le Loir-et-Cher ce vendredi 27 octobre, sur le thème de la biodiversité. Il s'est notamment rendu dans une exploitation agricole près de Couffy et s'est exprimé sur le glyphosate
Nicolas Hulot en visite dans le Loir-et-Cher sur le thème de la biodiversité
Le ministre de la Transition Ecologique, Nicolas Hulot s'est rendu vendredi 27 octobre dans une exploitation près de Couffy dans le Loir-et-Cher. Sa visite était basée sur le thème de la biodiversité. La biodiversité est l’ensemble des milieux naturels et semi-naturels (bocages, pelouses, landes, zones humides....) et des êtres vivants qui sont extrêmement variés : animaux, végétaux, champignons, bactéries. A cause de la pollution et des herbicides répendus par l'agriculture, certaines espèces sont en voie de disparition. Des disparitions irréversibles comme la disparition des prédateurs (requins) qui entraîne la prolifération des proies (méduses), la diminution du nombre d’insectes et animaux pollinisateurs (abeilles, chauve-souris...) qui entraîne une baisse de la fécondation des plantes qui produisent fruits, légumes, graines, huiles...La diversité des espèces permet aussi aux écosystèmes de mieux s’adapter aux changements de l’environnement, notamment climatique, et constitue donc une richesse pour tous les êtres vivants.
Les agriculteurs qui ont choisi de protéger la biodiversité appliquent entre autres, les techniques du non labour, de l’utilisation d’auxiliaires, du maintien de bandes enherbées et d’infrastructures agro-écologiques (mares, haies, arbres, murets...), de la diversification des cultures, de l’utilisation et de la préservation de races animales ou variétés végétales menacées et la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires dont le glyphosate.
Le gyphosate, herbicide le plus vendu dans le monde fait polémique à l'Union européenne
Le glyphosate est l'herbicide le plus vendu au monde. Les ventes du Roundup, dont il constitue la substance active, représentent entre quatre et cinq milliards d'euros par an pour la firme américaine Monsanto. Depuis quelques mois, la molécule du glyphosate crée la polémique. D'un côté, Nicolas Hulot, ministre de la Transition Ecologique souhaite le supprimer et trouver d'autres alternatives. De l'autre, les agriculteurs veulent poursuivre son application pour des raisons de rendements et de compétitivité.
Mercredi 25 octobre, la Commission européenne n'a pas trouvé de solution qui permette de rassembler une majorité d'états membres sur le sort du glyphosate, renvoyant la décision sur cet herbicide controversé, dont la licence expire en décembre, à une date ultérieure, la France faisant partie des pays les plus récalcitrants. Selon une porte-parole, l'exécutif européen a proposé ce vendredi aux Etats membres un renouvellement du glyphosate pour cinq ans. Le vote est prévu lors de la prochaine réunion du comité le 9 novembre.
►Interview de Nicolas Hulot par Vanessa Etienne et FX Mauffray
Le ministre de la Transition Ecologique Nicolas Hulot a promis "d'associer le monde agricole" pour la transition à une agriculture sans glyphosate
Lors de sa visite dans le Loir-et-Cher, Nicolas Hulot s'est exprimé sur le glyphosate et sur la position qu'il soutient, celle de supprimer l'utilisation du glyphosate d'ici trois à quatre ans, malgré les protestations des agriculteurs. Des études ont établi à deux milliards d'euros le surcoût pour l'agriculture française si le glyphosate était interdit. "J'entends leurs critiques, car elles sont fondées", a dit le ministre lors d'une visite dans une exploitation à Couffy (Loir-et-Cher) de production de fromages de chèvres qui nourrit ses animaux notamment avec du fourrage issu de prairies gérées de manière durable pour respecter la biodiversité.
Pour les agriculteurs, "ce n'est pas une posture de dire: on ne sait pas comment on va faire pour se passer du glyphosate", a-t-il reconnu. Mais "visiblement, il y a des alternatives qui existent", a-t-il poursuivi. "On va faire des échanges de pratique, on va regarder ça...", a-t-il insisté.
"J'entends bien que si on le fait brutalement, si l'idée m'avait traversé l'esprit de dire : on interdit le glyphosate demain matin, comme certains m'y ont enjoint, évidemment il n'y a pas d'issue. Mais entre interdire pour demain matin et reconduire pour dix ans, je pense qu'il y avait quelque chose d'un peu plus intelligent à faire et pour le faire on va associer le monde agricole".